Portrait : Cassandre, le langage poétique de la typographie

Portrait : Cassandre, le langage poétique de la typographie
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A.M. Cassandre est un célèbre affichiste, graphiste et typographe qui a fortement été influencé par les mouvements artistiques du post-cubisme, surréalisme, futurisme et Art Nouveau. Pour Cassandre, les affiches correspondent à « des machines à communiquer », « l’affichiste joue le rôle du télégraphiste, il n’émet pas de messages, il les transmet »[1]. La méthodologie de Cassandre repose sur l’idée selon laquelle une affiche doit être évocatrice d’un point de vue optique, graphique et poétique.

Qui est Cassandre ?

Sous le pseudonyme de Cassandre, se cache Adolphe Jean-Marie Mouron (1901-1968), à la fois peintre, graphiste, décorateur de théâtre et typographe, cet artiste a réalisé de nombreuses affiches publicitaires, des couvertures de magazine ainsi que des caractères typographiques à la fonderie Derbeny et Peignot.

Ayant grandi en Russie, dans une famille française de négociants, Cassandre s’installe en France en 1915. En 1918, il étudie la peinture à Paris. Puis, en 1922, il produit ses toutes premières affiches publicitaires.  Quelques années plus tard, il travaille avec l’affichiste Charles Loupot. En 1931, tous deux collaborent avec Maurice Moyrand, un agent commercial, pour fonder un studio de création graphique : L’Alliance graphique. Dans ses affiches, Cassandre use – selon ses propres mots – d’une « méthode géométrique et monumentale ».

Les travaux de Cassandre sont appréciés par les américains. De 1936 à 1939, l’affichiste s’installe alors à New-York pour poursuivre son travail. En 1939, il revient sur Paris pour se consacrer à la peinture et au décor de théâtre. En parallèle de ces activités, il poursuit son travail de graphiste en réalisant des créations pour de grandes marques et sociétés : Lucien Lelong, Hermès, Olivetti et Yves-Saint-Laurent, entre autres.

A partir des années 1960, Cassandre se penche davantage sur le graphisme et la peinture, ainsi que sur des recherches typographiques.

Le style de Cassandre : le jeu typographique

Pour le graphiste Cassandre, « le dessin doit être basé sur le texte et non l’inverse »[2]. La typographie joue donc un rôle essentiel dans ses compositions graphiques.

Zoom sur l’œuvre Dubonnet (1932) de Cassandre

L’œuvre de Cassandre pour la marque Dubonnet est composée de trois affiches coordonnées « Dubo », « Dubon », « Dubonnet », à partir desquelles l’affichiste est parvenu à « extraire du nom même de Dubonnet, les qualités constitutives de son efficacité supposée : le beau (Dubo) et le bon (Dubon) sont à la marque (Dubonnet) ce que les constituants d’un produit réputé sont au produit de leur combinaison »[3], d’après le sémiologue Fresnault-Deruelle.

Dans la composition graphique Dubonnet, Cassandre joue avec la couleur et la typographie. Les lettres se remplissent de couleur de façon progressive et synchronisée avec l’action du personnage qui remplit et vide son verre, à la manière d’un automate. Le protagoniste « gagne en couleur au fur et à mesure que le liquide qu’il absorbe répand ses bienfaits : à la lettre, le petit bonhomme se désaltère »[3]. Ces trois affiches confèrent alors à l’ensemble de l’œuvre l’illusion du mouvement, soit celle d’un dessin animé fixe.

Les créations typographiques de Cassandre

Dans son travail, Cassandre utilise principalement des linéales, ce qui révèle son intérêt certain pour la géométrie. Pour l’historien de la lettre René Ponot, avec son caractère le Bifur (1929), « Cassandre introduit le cubisme dans le signe »[4]. Au cours de sa carrière, il a créé différentes typographies, à savoir :

  • le Bifur (1929),
  • l’Acier (1930) fournit « un répondant graphique à la réalité »[4] selon Jérôme Peignot,
  • le Peignot (1937), une fonte qui associe les minuscules et les majuscules dans un seul alphabet,
  • le Graphika 81 (1958) donne l’impression du mouvement,
  • le Cassandre, l’ultime caractère du graphiste jamais publié

Parmi les caractères typographiques de Cassandre, les seuls disponibles en version numérisée sont le Peignot et le Bifur.

Sources : [1] Bnf.fr; Chroniques.bnf.fr; Cndp.fr; [2] Puretrend.com; Planete-typographie.com ; Pixelcreation.fr ; [3] FRESNAULT-DERUELLE Pierre, « Dubonnet par Cassandre ou comment gagner des couleurs », in Communication et langages, n°139, 2004, pp.53-62 ; [4] PEIGNOT Jérôme, « A.M. Cassandre ou l’autobiotypographe », in Communication et langages, Vol.65, N°1, 1985, pp.53-73 ;

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